En marge du G7, qui s’est tenu du 24 au 26 août à Biarritz, les géants de l’industrie de la mode ont signé le « Fashion Pact », qui réunit l’ensemble des engagements et le calendrier des industriels prêts à se mobiliser pour une mode plus durable et respectueuse de l’environnement.
On peut regretter que ce texte soit peu contraignant, reposant uniquement sur la bonne volonté de ses signataires, avec des objectifs fixés à horizon 2050. Pour autant, ce mouvement, mobilisant au moins 20% du secteur textile, peut entraîner avec lui le reste d’une industrie extrêmement polluante et constituer ainsi le point de bascule dont ce secteur a tant besoin.
Le « Fashion Pact » fait suite à la mission confiée par le Président Macron il y a plusieurs mois au président directeur général du groupe Kering de réunir les acteurs du marché. Il reprend les engagements à horizon 2030-2050 des principaux acteurs de la filière textile pour limiter leurs impacts sur le climat, la biodiversité et les océans.
Il a été signé par 150 marques représentant 20% des volumes de l’industrie de l’habillement. Notons que certains grands acteurs du textile manquent à l’appel, comme le principal concurrent du groupe Kering, le géant LVMH. M. Arnaud a justifié son choix de ne pas signer le Fashion Pact en expliquant que son groupe était déjà engagé dans une démarche de transition écologique notamment par le biais de la charte (rédigée avec le soutien de la créatrice engagée Stella McCartney) signée avec les Nations-Unies par laquelle LVMH s’engage à limiter l’impact carbone de ses activités.
Parmi les objectifs que les signataires se sont fixés, notons :
- La zéro émission nette de carbone pour 2050
- Le recours à 100% d’énergie renouvelable
- La fin de l’utilisation du plastique à usage unique d’ici 2030
Le Fashion Pact repose sur l’engagement volontaire de ses signataires de faire changer les pratiques au sein de leurs entreprises sans passer par des mesures coercitives ou l’adoption de labels. Même si depuis plusieurs années certaines marques ont fait évoluer leurs pratiques (arrêt de la production de cachemire, de cuir, de fourrure, etc.) on peut légitimement se demander si cela sera suffisant pour inverser positivement les indicateurs environnementaux de cette industrie. Le textile se situe au deuxième rang des industries les plus polluantes au monde et seule une remise en cause des business models actuels (notamment accepter de réduire la production textile) pourra assurer la transformation en profondeur de ce secteur.
Les parties prenantes externes comme vigie des engagements des signataires. Les ONG n’ont pas été sollicitées pour ce projet et elles entendent suivre de très près les premiers engagements concrets et résultats du Fashion Pact. Les consommateurs, dont la conscience environnementale est grandissante, pourront également jouer un grand rôle en décidant de boycotter les enseignes qui n’auront pas respecté leurs engagements à l’issu de ce pacte. L’Institut Français de la Mode révèle à ce titre que pas moins de 20% des français ont réalisé en 2018 un achat textile issu de la mode responsable, quand seuls 8% des marques textile intégraient le développement durable au cœur de leur stratégie globale d’entreprise.
Pour en savoir plus :
Huffington Post
Le Monde
Fashion Network